Sixième jour. Lillefjord s 'éveille dans la brume. C'est non sans éprouver un brin de nostalgie que nous quittons ce lieu magique. En nous approchant du col, je jette un dernier regard en arrière. Le brouillard commence à se dissiper, laissant apparaître le fond du fjord. Ecotroll s'éloigne lentement, disparaissant peu à peu derrière un voile de nuages, pour finalement s'évaporer dans l'horizon arctique.
Aujourd'hui, nous reprenons la direction d' Ittoqqortoormiit afin d'y déposer nos poubelles et de prendre les rations pour la deuxième semaine de trek. Nous sommes à une journée de marche du village que nous rejoindrons en descendant une large vallée parsemée de quelques lacs à la surface desquels on peut observer un genre d' ''écume'' de glace qui rappelle la formation des cristaux de sel sur les eaux rougeoyantes des marais salants de Méditerranée.
Nous atteignons ''la plage'' d'Ittoqqortormiit en fin d'après-midi, et y établissons le campement pour les deux prochaines nuits. Cette vaste plaine sédimentaire en bordure de mer à est située à un kilomètre et demi du village et sert en réalité de gravière. On y accède par un chemin à peine carrossable qui constitue l'unique voie de communication de la commune. Régulièrement, un gros tractopelle vient s'y approvisionner en gravier, utilisé pour les remblais ou le calage des constructions (car ici la nature du sol rend impossible le creusement de fondations). Demain, sera pour nous une journée de repos. Aussi ce soir, une certaine joie règne au sein du groupe à l'idée retrouver des traces de civilisation, et surtout de pouvoir prendre une douche bien chaude au village. Il nous faudra aussi partir à la recherche du propriétaire des chiens, car nous allons passer la majorité de la deuxième semaine en haute montagne et y randonner avec des chiens et sans équipement adapté pour les encorder, compliquerait terriblement notre tâche et nous ralentirait dans notre progression.
Mais Demain, sera surtout une occasion rare d'être les témoins privilégiés d'un grand événement...